AUNG SAN SUU KYI et le soi disant "Parti de la Solidarité" (?) birmane...
Les réflexes ont la vie dure en Birmanie, où tout n’est pas encore bon à être dit publiquement. Aung San Suu Kyi l’a appris à ses dépens.
Le régime civil, qui a succédé à la junte birmane il y a un an, a censuré une partie d’un de ses discours qui devait être retransmis à la télévision et à la radio dans le cadre de la campagne pour les législatives partielles du1er avril.
« J’ai dû soumettre mon discours [comme les autres partis, ndlr] et un paragraphe a été censuré », a-t-elle déclaré dans un entretien à Radio Free Asia. « La partie sur l’absence de la règle de droit, et le fait que le gouvernement militaire avait régulièrement utilisé la loi pour réprimer le peuple ont été censurés ». Jeudi, l’opposante avait également alerté sur la présence de nombreux morts sur les listes électorales.
Test sur la sincérité du régime
En février, Mme Suu Kyi et son parti, la LND, avaient dû reporter un voyage prévu dans la ville centrale de Mandalay, après avoir appris que le stade de football où elle devait faire un discours ne serait pas disponible. Le porte-parole du parti, Nyan, qualifiait alors les décisions des autorités d’ "entraves à la campagne de la LND" et réclamait des élections justes.
La Commission électorale n’était pas restée sourde à ces appels et avait levé les restrictions dont était victime le parti. "Nous pouvons faire campagne librement", avait déclaré aussitôt Nyan Win. "C’est un changement très significatif."
Les élections partielles du 1er avril, les premières depuis le scrutin controversé de novembre 2010, seront observées dans les chancelleries occidentales comme un test de la sincérité des réformes du nouveau régime. L’actuel régime avait succédé à la junte en mars 2011, mais reste contrôlé par d’ex-militaires. Le parlement est dominé de façon écrasante par le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP), créé de toutes pièces par la junte en 2010.