Antoine de Caunes reçoit Jean-Luc Romero, au Grand Journal : "Mourir dans la dignité devient un combat urgent !"

Invités sur le plateau du Grand Journal pour leurs livres respectifs sur l’euthanasie, Emmanuèle Bernheim et Jean-Luc Romero ont tous deux défendu le droit à la mort dans la dignité.
Suite au suicide de Georgette et Bernard Caze, âgés tous deux de 86 ans et qui ont regretté dans une lettre que l’Etat ne les ait pas aidés à mourir d’une mort douce, Emmanuèle Bernheim et Jean-Luc Romero
ont évoqué auprès d’Antoine de Caunes, dans l'émission le Grand Journal de Canal +, les livres dans lesquels ils défendent, de façon très différente, le droit à l’euthanasie. "Des seniors qui se suicident comme Georgette et Bernard Caze c’est très très fréquent", a affirmé Jean-Luc Romero, qui a récemment publié une lettre ouverte au président de la République engageant à laisser mourir dans la dignité.
 Emmanuèle Bernheim : "J'ai sauvé la fin de vie de mon père"
La romancière Emmanuèle Bernheim a par exemple assisté le suicide de son père, contre et en dépit de la loi française qui ne pouvait le soutenir : "Mon père ne souffrait pas physiquement, a-t-elle expliqué. C’était un homme extraordinairement actif qui adorait la vie (comme elle l'expliquait dans cette autre interview ndlr). Et quand il s’est retrouvé cloué à un fauteuil roulant, comme un papillon cloué sur un bouchon de liège, il n’a pas supporté cela et il m’a demandé de l’aider à en finir (…) J’ai hésité mais je voyais qu’il allait se laisser mourir de faim (…) Dès que j’ai dit oui, je l’ai vu qui redevenait plein d’humour et le fait d’avoir pu accéder à sa demande lui a sauvé sa fin de vie (…) Quand j’ai commencé à contacter des gens en Suisse j’ai compris que j’étais en train de m’embringuer dans un truc complètement "hors la loi".
"Monsieur le président, n'ayez pas peur de ceux qui crient fort"
Cette histoire, qu’Emmanuèle Bernheim dans un livre paru récemment chez Gallimard, Tout s’est bien passé en janvier 2013, illustre le combat politique que Jean-Luc Romero mène auprès du président de la République, notamment à travers la lettre ouverte qu’il lui a adressée "Monsieur le président, laissez-nous mourir dans la dignité !" (JC Gawsewitch). "C’est la seule question qui nous concerne tous, vous en conviendrez, 100% d’entre nous. Sauf qu’on est dans une grande hypocrisie. Si vous avez des relations, si vous êtes dans certains milieux vous allez pouvoir être aidés. La majorité des français ne le peuvent pas. (…) Le président de la République s’est engagé dans ce combat. Moi je veux croire en sa parole mais je lui dis maintenant ça devient urgent, n’ayez pas peur de ceux qui crient fort, toujours les mêmes les grands mandarins, les anti-mariages pour tous qu’on a eus, il faut écouter les français".

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