"Noël dans la Cité" : un Noël de partages au bénéfice des 'accidentés de la vie'... Le partage et la solidarité restent des valeurs d’actualité...
NAMUR - Depuis plus d’un demi-siècle à Namur, «Noël
dans la Cité » apporte une aide d’urgence aux accidentés de la vie.
En pleine guerre, en 1943, l’abbé Jean Martens décidait de
mobiliser les paroisses du centre de Namur dans une action de solidarité. Les
abbés namurois créaient un secrétariat inter paroissial qui se transformera
rapidement en Service social inter paroissial avant son appellation définitive
de Centre de service social, en 1967.
«Les premières années, il s’agissait surtout, au cœur de
l’hiver, de trouver du charbon pour aider les familles défavorisées à se
chauffer », explique Guy Henry, le coordinateur actuel de l’opération Noël
dans la Cité.
Mais bien vite, les missions se diversifient. Et la caisse
d’entraide alimentée par les dons en provenance de «Noël dans la Cité »
rencontre de multiples besoins.
La notion d’urgence a tout son sens, explique Sylvia
Schlueppmann, la directrice du Centre de service social de Namur. «Nous
sommes un service généraliste et polyvalent de première ligne. Avec nos six
assistantes sociales, nous tenons des permanences sans rendez-vous tous les
jours, de 8h30 à 13 h. »
Sylvia Schlueppmann insiste: « nous n’intervenons
pas d’initiative, seulement à la demande des personnes. Quand une autre
personne intervient, cela peut créer des quiproquos. Vous savez, quand une
assistante sociale évoque la situation financière d’une famille, on entre dans
son intimité. On voit ce qu’elle touche, comment elle dépense son argent,
quelles sont ses valeurs, ses modes de consommation. Il est donc essentiel que
la démarche vienne d’elle. Et le travail social s’arrête dès que le demandeur
le décide. »
Chaque dossier est analysé et il n’est pas question
d’intervenir simplement pour améliorer les fins de mois. Les coups de pouce
servent d’abord à faire face aux accidents de la vie. Une facture imprévue, les
conséquences d’une hospitalisation, des difficultés pour financer les classes
vertes des enfants… La misère se pare de bien des visages.
L’aide ponctuelle est l’occasion d’un contact de ce public
fragilisé avec les professionnels de l’aide sociale. «On voit ce qui a
été fait avant, ce qu’on peut encore faire, à court mais aussi plus long terme.
» Avec ce souci permanent de rendre plus autonomes les personnes en
difficultés. Plus encore que l’aide directe, les conseils prennent tout leur
sens.
La crise a amené des changements, constate Sylvia
Schlueppmann. «Cela fait 26 ans que je suis là et je constate que la
situation s’est dégradée. Les personnes qui dépendent du CPAS, travaillent à
temps partiel ou bénéficient de petits revenus éprouvent davantage de
difficultés à nouer les deux bouts. Le problème, ce sont surtout les loyers qui
ont proportionnellement fort augmenté. Parfois, ils mangent 70% des revenus.
Avant, c’était plutôt 30%. »
À côté de la pauvreté, il y a aussi la misère morale. «Une
situation financière délicate découle parfois d’une souffrance psychologique.
Quand les gens vont mal, tout peut foutre le camp, il y a la toxicomanie,
l’alcoolisme… »
Autrefois, la solidarité naturelle des habitants du
piétonnier tempérait la misère. «Le quart-monde namurois vivait dans le
piétonnier. Entre voisins, on se distribuait de la nourriture. Aujourd’hui, à
cause des prix, les pauvres sont partis vers la périphérie, et ils ne se
connaissent plus, ils souffrent souvent de solitude. »
«Noël dans la Cité » vient bien à point pour rappeler que le
partage et la solidarité restent des valeurs d’actualité.
Les dons peuvent être directement versés sur le compte
IBAN BE26-0000-5795-0729 de Noël dans la cité, Namur.
Pour ceux qui désirent obtenir une attestation fiscale (don supérieur à 40 €) :
effectuer un versement sur le compte IBAN BE23-2500-0830-3891 de Caritas
Secours Namur-Luxembourg, avec la mention : « Noël 2012 – pour C.S.S. Namur ».