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Les cafés suspendus...La solidarité qui offre de la chaleur !


NAMUR - Grâce à l’énergie de bénévoles, «les cafés suspendus» se partagent désormais à Namur. Un geste solidaire et une boisson qui réconfortent.
Namur à l’heure napolitaine: une réalité depuis octobre 2013. C’est à cette date qu’Ingrid van den Abeele et Alain Buchholz ont décidé de convier les «cafés suspendus» dans divers établissements de la capitale wallonne. Bilan au terme d’un trimestre? Les cafés se déclinent désormais en viennoiseries, frites… Le tout avant d’aborder un menu plus culturel. Une solidarité résolument contagieuse.
Ingrid et Albert. Ces deux-là ne se connaissaient pas voici trois mois.«Je venais de lire, sur internet, un article sur les cafés suspendus et j’ai décidé de le poster sur la page du groupe Namur la Belle. Alain en faisait partie. Il m’a répondu que cela se faisait sur Namur, il suivrait.»
Pas que les SDF
L’ancien prof au conservatoire de Ciney a tenu parole. Et c’est en binôme qu’ils fonctionnent dans ce concept originaire du sud de l’Italie.
Le principe? Pour un café acheté, un ou plusieurs cafés sont offerts aux personnes qui ne sont pas en mesure de s’en offrir un.
Le duo a prospecté dans divers cafés. Avec succès si l’on sait que fin de ce mois, une bonne vingtaine d’entre eux a donné son feu vert pour participer. «Pour nous, c’est une véritable récompense, commente Ingrid. Maintenant, ce sont les cafés qui nous donnent un coup de fil pour participer.»
M. et Mme «cafés suspendus» (comme on les appelle) sont identifiés. Une visibilité sur le terrain mais aussi via leur groupe sur Facebook qui comptabilise près de 2000 membres. Un joli record.
Bien sûr, il y a des refus. Mais, comme le précise Ingrid, «c’était pour des motifs valables. Jamais, on ne nous a fermé la porte parce que le cafetier ne souhaitait pas voir ces gens-là chez lui.»
Des gens qui, pour les deux bénévoles, ont désormais un visage. «Au contact des cafetiers, j’ai pris conscience que la pauvreté, ce n’est pas uniquement un homme en rue avec une couverture et ses chiens, commente Alain. C’est aussi les petites pensions ou les étudiants qui s’assument seuls.»
De nouveaux créneaux
La formule fonctionne plutôt bien. Et les tenanciers gèrent le concept et vont même jusqu’à l’adapter. Ainsi, le café peut être accompagné d’un croissant ou d’une gaufre. Il peut aussi être troqué contre une soupe ou un thé. Mais pas question de passer à la «33 suspendue». «Des cafetiers nous ont posé la question, précise Ingrid. C’est non. Pas d’alcool. C’est d’ailleurs ce que me disent certaines personnes qui paient un café. Quand elles donnent en rue, elles craignent que cela parte en boisson.»
Mais ce n’est pas tout. Désormais, la solidarité se décline aussi en sachet ou en paquet de frites.
Depuis le 18 janvier, trois frituristes (deux à Namur; un à Jambes) sont labellisés aux couleurs des «frites suspendues».
Prochaine étape? Un flash mob programmé le samedi 22 février place de l’Ange (de 16 à 17h30).
Et, dans le courant du mois de mars, des cafés suspendus à connotations artistiques. Écrivains, musiciens… devraient venir animer les établissements participants. «Ce sera notre manière de remercier les patrons qui participent.»
Source: L'avenir du 31-01-14

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