Garder un coeur de ville attractif pour le chaland et le touriste sans totalement bannir la mendicité: trouver la bonne recette!
Ils sont de plus en plus nombreux. La mendicité progresse à Namur, écornant un peu plus chaque jour l’image de la ville «bourgeoise». Plusieurs villes comme Liège, Charleroi et plus récemment Andenne ont pris des mesures pour limiter la mendicité. Et cela pourrait avoir, par contrecoup, renforcé l’attractivité de Namur pour les mendiants et, par effet de balancier, les plaintes de commerçants.
Sur le pont, on trouve l’échevine de la Cohésion sociale, Stéphanie Scailquin. «On travaille sur trois piliers: il y a le volet relatif à l’accompagnement social, la dimension sécurité publique et l’aspect propreté publique. »
Depuis l’abrogation de la loi sur la mendicité, l’arsenal dont disposent les Villes et Communes est assez limité. «Il faut distinguer SDF et mendiants, argumente l’échevine. On doit se concerter avec la police et le Parquet pour agir au niveau de la mendicité organisée, via la lutte contre la traite des êtres humains. »
Pour le reste, les pistes mises en place par d’autres villes ne peuvent pas forcément s’appliquer à la capitale wallonne. «Namur est plus petite que Charleroi. Difficile d’y instaurer une tournante par quartiers », estime le bourgmestre.
Reste la piste d’une exclusion de la mendicité dans quelques rues, parmi les plus commerçantes de Namur. L’avantage escompté, selon Maxime Prévot: «Si on interdit les zones les plus attractives à la mendicité, les mendiants extérieurs, les réseaux n’auront plus intérêt à débarquer chez nous. Encore faut-il que la mesure ne revienne à plonger dans de plus grandes difficultés ceux qui font la manche parce qu’ils sont vraiment dans la galère. »
L’idée est donc dans l’air, mais à ce stade, il ne s’agit que d’une hypothèse de travail.
"Cela doit se faire dans le cadre d'une approche respectueuse et humaine, dit Stéphanie Scailquins'.Il ne agit pas de cacher, de faire semblant que cela n'existe pas. Et tout un chacun doit pouvoir utiliser l'espace public de façon cohérente. Cela ne se résout pas seulement en claquant dans les doigts." On le voit l'équation n'est pas simple à résoudre.
Source:l'avenir du 27-02-14