Invendus alimentaires: qu'est-ce qui coince?
Une décision sur les invendus alimentaires avant la fin de la législature? Parlement ou gouvernement? Peu importe, ça urge…
Le dossier des «invendus alimentaires consommables»
revient sur la table du Parlement wallon demain. Au moment où le point
était programmé à l’ordre du jour de la commission parlementaire, la
fédération de la grande distribution Comeos se réjouissait d’un boom des dons aux banques alimentaires (+ 28% en un an).
En juillet 2012, le groupe PS déposait une proposition de décret
destiné à rendre le don obligatoire aux associations d’aide alimentaire
pour les invendus consommables. Depuis, rien… Au point mort? Trop tard
pour en faire encore quelque chose d’ici aux élections? Qu’est-ce qu’on
attend, exactement?
À l’époque, on se souvient que la grande distribution n’était pas du
tout convaincue par la proposition, préférant rester sur le principe du
don volontaire. Or, le groupe socialiste propose de conditionner le
permis d’environnement des grandes surfaces à cette obligation de don à
au moins une association. «Le groupe socialiste du Parlement wallon a
pris connaissance avec satisfaction du communiqué de presse de Comeos
annonçant une augmentation en 2013 de 28% des dons des commerçants aux
banques alimentaires», note le PS.
Contraindre ou pas ?
Il se fait que, depuis 2012, deux choses ont changé: l’Agence
fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) se montre
plus souple et la TVA sur les dons alimentaires a été rayée de la carte
(«initiative socialiste», fait observer le PS pour ce dernier
point). Mais au niveau régional, la proposition de décret n’a pas avancé
d’un pouce. Ni le projet du gouvernement.
Quel projet? En mai dernier, le ministre wallon de l’Environnement
Philippe Henry (Écolo) annonçait qu’il allait modifier un arrêté de
2002, associé au décret de 1999 sur le permis d’environnement. Il s’agit
non pas de contraindre le secteur, mais d’élaborer « les conditions sectorielles portant sur la gestion des invendus alimentaires ».
L’idée est de mettre à disposition les aliments toujours parfaitement
consommables, dans les mêmes conditions pour tous les magasins, sans
avoir à modifier «des milliers de permis».
Le projet du ministre Henry est prêt. Mais il n’a pas terminé son parcours.
Alors, proposition de décret du groupe PS parlementaire ou projet du
gouvernement? Peu importe, résument les députés socialistes. Pourvu
qu’on avance. « Notre volonté est d’obtenir des engagements concrets,
afin que les dons alimentaires au profit des plus démunis deviennent un
réflexe naturel de la part des différents intervenants du secteur de la
distribution . »
Mais quoi qu’il en soit, il va falloir mettre le turbo.
Source: l'avenir du 20-02-14