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Plus de 250 000 enfants, selon l’Unicef, sont utilisés comme enfants soldats: une journée internationale leur est consacrée !

Ils ont 8, 10 ou 17 ans. Ce sont des cibles faciles. En Afrique, en Asie, en Amérique latine, plus de 250 000 enfants soldats, selon les chiffres de l’Unicef, sont devenus des machines de guerre, condamnés à une vie inhumaine. Privations, maltraitances, viols, mutilations, exécutions, meurtres deviennent leur quotidien.
Parfois, ils sont enlevés et recrutés de force. Parfois, ils rejoignent d’eux-mêmes les groupes armés pour fuir la pauvreté ou un environnement familial difficile. «Ils vous donnent une arme à feu, et vous devez abattre votre meilleur ami. Ils font ça pour voir s’ils peuvent vous faire confiance. Si vous ne le tuez pas, votre ami reçoit l’ordre de vous tuer. J’ai dû le faire, parce que sinon j’aurais été tué», raconte à Amnesty un jeune Colombien recruté à l’âge de 7 ans par un groupe paramilitaire, alors qu’il était enfant des rues.
Des centaines d’enfants soldats au Mali
Les enfants soldats servent de chair à canon dans de nombreuses zones de conflits, dont la Centrafrique, la Somalie, le Soudan, l’Afghanistan, le Congo, le Mali, le Yémen, la Syrie… Au Mali, «des groupes armés, dont le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Ansar Dine et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) se livreraient à une exploitation et un recrutement massif d’enfants, affirme la Secrétaire général du groupe de travail de l’Onu sur les enfants et les conflits armés. Les premières informations ont indiqué que des centaines d’enfants, principalement des garçons âgés de 12 à 15 ans, ont été enrôlés entre 2012 et 2013. »
Au Congo, selon les chiffres de l’Onu, 578 enfants, dont 26 filles, ont été enrôlés en 2012 dans des groupes armés. 80% des enrôlements recensés ont eu lieu dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les principaux responsables de ces recrutements étaient les groupes Maï-Maï (263 enfants). Le M23 s’est également livré au recrutement et à l’utilisation systématiques d’enfants, de même que les FDLR, les Forces démocratiques de libération du Rwanda qui recrutent des enfants pour combattre sur le sol congolais. Il ressort de témoignages d’anciens combattants du M23 que ce groupe garde encore des centaines d’enfants dans ses rangs.
Combattants, esclaves sexuels, détecteurs de mines
Une fois enrôlés, les enfants deviennent cuisiniers, espions, porteurs, messagers, combattants de première ligne, détecteurs de mines ou esclaves sexuels. Pour les rendre plus obéissants et plus influençables, ils sont souvent drogués, dénonce Amnesty. «Un docteur est venu. Il avait une petite écuelle d’eau froide et toutes les deux injections, il rinçait son aiguille dans l’eau. Au début, je me sentais toujours ramolli et puis après j’avais une impression de puissance surdimensionnée, je me sentais capable de tout… j’avais la rage, je voulais tout casser», raconte Moussa, 15 ans, ex-enfant soldat en Sierra Leone.
Pour tous, le retour à la vie civile est compliqué. Mais les choses bougent. Au Tchad, par exemple, le gouvernement a adopté un plan d’action. L’armée s’est engagée à faciliter l’accès de l’ONU aux sites militaires pour lui permettre d’effectuer des vérifications. Elle a en outre publié une série de directives militaires interdisant le recrutement de mineurs et demandé qu’elles soient intégralement et rapidement appliquées.

Source: L'avenir du 13-02-14

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