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Un sans-abri refuse de quitter son banc: des bénévoles ont dressé une tente pour le protéger des intempéries!

 NAMUR - Bernard, sans-abri namurois, incapable de bouger de son banc, refuse de se faire hospitaliser.
Depuis plus deux semaines, Bernard, un sans-abri de 55 ans, très connu des Namurois, est étendu sur un banc de l’avenue des Combattants, à Namur. Il ne sait plus marcher et est à la merci des intempéries.
Pourtant, il refuse d’être déplacé dans une structure adaptée ou de se faire soigner. «Je ne veux pas aller à l’hôpital. Pourquoi y aller pour ne rester qu’une semaine et ensuite retourner dehors, dans la rue? Ca ne sert à rien », explique Bernard.
Pour remédier un peu à la situation, les bénévoles de la Croix Rouge ont installé une tente au-dessus du sans-abri. «Avant la tente, j’avais une bâche. Elle foutait le camp toutes les dix minutes. Mes couvertures étaient mouillées. Avec la tente, je suis un peu mieux protégé de la pluie. »
On ne peut rien faire contre sa volonté
La situation de Bernard enflamme les réseaux sociaux. Les gens s’indignent contre le manque d’action des personnes responsables.
Gérald Riboux, président de la Croix Rouge de Jambes, explique que personne ne peut rien changer à la situation car Bernard refuse qu’on l’aide.
«C’est son choix. Il ne veut pas se laver, aller dans une maison d’accueil pour sans-abri ou se rendre à l’hôpital. On ne peut rien faire contre sa volonté. La seule condition pour l’obliger à faire quelque chose c’est de le déclarer malade mentalement ou alors, un cas d’urgence médicale.
Pour attester qu’il est psychologiquement incapable de prendre des décisions, Bernard doit se présenter de lui-même chez le juge de Paix et se déclarer comme tel ou faire un test psychiatrique volontaire à l’hôpital. Ce qui n’est pas prêt d’arriver».
Il n’est pas laissé seul, à l’abandon
En désespoir de cause, les bénévoles de la Croix Rouge font ce qu’ils peuvent pour l’aider. «On lui donne des couvertures et on les lui lave. On a installé une bâche puis une tente pour mieux le protéger. On l’a même déposé à l’hôpital pour qu’il se soigne. Mais, il a rapidement signé une décharge et il est parti. Sans son accord, nous ne pouvons pas faire grand-chose », affirme Gérald Riboux.
Les riverains lui apportent de la nourriture, du café, des cigarettes… Alain, un ami de Bernard, vient le voir tous les jours pour lui apporter ce dont il a besoin. «J’ai discuté avec lui pour qu’il accepte de se laver. J’espère qu’il sera toujours d’accord demain ». Le médecin passe aussi régulièrement afin de l’examiner. «Le docteur est passé ce matin comme presque tous les jours. Ca va déjà mieux », déclare Bernard.
Le relais social est aussi impliqué pour aider le sans-abri. «La situation de Bernard est bien connue des équipes mobiles de rue. Les travailleurs sont autour de lui pour l’aider. Il n’est pas laissé seul, à l’abandon », précise Noëlle Darimont, coordinatrice adjointe du relais social.
La liberté passe avant tout pour les SDF
Une question reste encore en suspend: pourquoi Bernard refuse-t-il toutes aides? Pour Gérald Riboux ce n’est pas une décision inhabituelle. «Pour certains SDF, la liberté passe avant tout. Par exemple, certains sans-abri qui sortent de prison avec un bracelet électronique, sont prêts à se couper le pied pour retrouver leur liberté. C’est incompréhensible pour la majorité de gens mais chez les sans-abri c’est le prix de la liberté. Il ne faut pas oublier que ça fait des années que Bernard vit de cette façon et s’il ne veut pas changer cela, on ne pourra rien faire pour lui. C’est triste mais on doit l’accepter »

Un projet de rénovation d’une structure abandonnée, à 50 mètres du banc de Bernard, est imaginé par Grégory Lenoci, un ouvrier namurois.Ce serait une manière d’offrir un meilleur abri (que la tente) à Bernard. Car celui-ci refuse de quitter son banc. «C’est un projet qui ne fait de mal à personne » affirme Grégory. Mais avant de s’engager dans les travaux, il faut s’assurer que la ville de Namur ne s’opposera pas au projet. Mais également avoir l’approbation de Bernard pour «ne pas faire ce travail pour rien». Un appel aux dons est lancé     pour l’achat des matériaux. 
Source: l'avenir du 20-02-14

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