Viol, 90% des victimes gardent le silence: en 2013, 3787 viols ont été enregistrés en Belgique!
Une fraction de la réalité quand on sait que seules 10% des victimes portent plainte.
En moyenne 10 viols sont enregistrés chaque jour en
Belgique. L’année dernière, 689 cas de violences sexuelles
intrafamiliales, 2 903 viols dans la sphère publique et 195 viols
collectifs ont été comptabilisés. Des chiffres qui diminuent par rapport
aux années précédentes, a indiqué vendredi Joëlle Milquet, ministre de
l’Intérieur et de l’Égalité des chances. Cependant, il convient de
prendre ces chiffres avec précaution. En effet, 90% des victimes ne
déposent pas plainte. Une réalité qui ne permet donc pas aux autorités
d’appréhender correctement l’ampleur du phénomène.
C’est pourquoi
Joëlle Milquet, en collaboration avec la ministre de la Santé, Laurette
Onkelinx, la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom et l’Institut
pour l’égalité des femmes et des hommes, a lancé une campagne visant à
inciter les victimes à porter plainte.
Car, en moyenne, il faut
deux à trois ans avant qu’une victime ne révèle une agression subie.
Honte, culpabilité, crainte, nombreuses d’entre elles n’osent pas en
parler.
« Les victimes peuvent avoir le sentiment que c’est de
leur faute, qu’elles l’ont mérité. Ce n’est bien sûr pas le cas! Il faut
oser briser le silence et porter plainte. C’est important à la fois
pour les victimes mais aussi pour les autres victimes potentielles », explique Annemie Turtelboom.
Si
le délit n’est pas déclaré, c’est bien souvent parce que la victime
connaît son agresseur. Ainsi, chez les femmes, il est dans 48% des cas
le partenaire, dans 10% des cas un membre de la famille, dans 13% des
cas une connaissance et dans 10% des cas un collègue de travail. Quant
aux agressions sexuelles sur mineurs, seuls 15% des coupables sont des
inconnus.
Intitulée «Viol. Brisez le silence », la campagne se décline notamment en un clip vidéo et un site internet (www.aideapresviol.be)
sur lequel victimes, familles et amis peuvent trouver des réponses, des
conseils et les procédures à suivre pour porter plainte. Ce site vise
également à briser les mythes concernant les agressions sexuelles («Les
hommes ne peuvent pas être violés », etc.).
Les trois ministres de
la Justice, de la Santé et de l’Intérieur, ont enfin présenté de
nouvelles mesures afin d’améliorer l’accueil et le suivi des victimes:
formations et manuel pour les policiers, modification des formations
pour le personnel hospitalier, évaluation du «set d’agression sexuelle »
utilisé aujourd’hui pour collecter les preuves, etc.
Source: L'avenir du 15-02-2014