Accéder au contenu principal

Olivier Strebelle : le sculpteur 'oublie' ses 'Bras ouverts' dans la Capitale wallonne...


Une sculpture d’Olivier Strebelle est restée sur Namur. Elle pourrait devenir décor permanent.
Nous sommes à quelques mètres de la Maison de la Culture. Une œuvre contemporaine sa pris ses racine sur le rond-point à fleur de Meuse. «A bras ouverts»: c’est ainsi que la nomme son créateur, Olivier Strebelle, ce sculpteur atypique qui s’était fait locataire en juillet dernier de la ville de Namur, décorateur de génie, architecte d’intérieur d’une cité. Il posait douze œuvres monumentales sur les places publiques.
Au moment de dire au revoir à la capitale wallonne, Olivier Strebelle a juste «oublié» une de ses créations. L’oubli était calculé, volontaire. Pourquoi ne pas laisser à Namur cette fantasmagorie de pierre qui prend dans sa pose les courbes des fleuves comme un magnifique symbole du confluent? Et pourquoi s’en priver? «A bras ouverts», c’est ceux sur le centre-ville, par une de ses entrées principales. Nous sommes ici aussi à quelques encablures du bâtiment amiral culturel de la province. Et à quelques pas du Cheval Bayard, dessiné par l’architecte Bastin et créé par un certain… Olivier Strebelle. Ca, c’est de la cohérence.
« Une partie de la population ne comprendrait pas…»
« Le Collège est unanime pour dire qu’il faut conserver cette œuvre», indique Maxime Prévot, demandeur de ce que Namur invite l’art – et l’art contemporain notamment – dans ses murs. Mais le souci est ici financier. Sur deux tableaux.
Un: Olivier Strebelle n’est pas mécène. Il a chiffré son œuvre: ce sera 240 000€. «Le prix est conséquent, dit le bourgmestre, et il est certain qu’une partie de la population comprendrait mal qu’on investisse cette somme.» La décision, cependant, pourrait être politique: oui, on prend.
Mais un deuxième souci s’invite dans la démarche: «Sortir cette somme en une fois est compliqué. Nous souhaitions peut-être étaler l’achat sur plusieurs années, ce sur quoi Olivier Strebelle n’était pas en désaccord. Mais c’est le service des finances de la ville qui marque son désaccord: un échelonnement d’un achat de ce type est contraire à la régularité des finances communales. » C’est un peu comme Annie Cordy: «J’voudrais bien, mais j’peux point».
Et donc? La sculpture est toujours là, pour le moment. Et l’exécutif discute avec les experts communaux comme avec l’artiste pour garder «les bras ouverts…»

Namur, ville d’art contemporain

La nouvelle échevine de la culture, Cécile Crevecœur, confirme que l’acquisition de la sculpture d’Olivier Strebelle est à l’ordre du jour, mais qu’elle n’est pas encore définitive.
De fait, la somme demandée par l’auteur est plus que symbolique.
La jeune échevine prend ses dossiers en main. Ouvre les cartons. Sans vouloir la by-passer, c’est le bourgmestre, qui connaît tout l’historique du dossier, qui se fait plus politique dans la communication.
Oui, dit Maxime Prévot, il faut de l’art contemporain à Namur. Fasciné par une visite à Bilbao, il a retenu de ce parcours en terres espagnoles les «micro-interventions» artistiques dans la ville. Le bourgmestre évoque cette rampe d’escalier urbain, façon quartier parisien, façonnée en imagination pour faire oublier le prêt à placer industriel.
La Ville de Namur, dans cette démarche d’installer la création permanente dans son centre, vient de passer un marché public, pour un idéateur artistique.
Le but? Effectuer un cadastre de la ville avec toutes les possibilités d’intégrer l’art contemporain.
Et si, rue de la Croix, on installait des personnages qui seraient accrochés par un parapluie aux câbles transversaux?
C’est Emmanuel Vinchon, conseiller artistique, qui a fait de Lille la capitale culture 2004, qui va se pencher sur Namur.
Le deal est fait. Oui, Namur veut avoir sa vitrine artistique.
Source: l'avenir du 29/10/14

Commentaires

Articles les plus consultés