10 décembre : Journée Mondiale des droits de l'homme...

Cela semble tellement évident. Les droits de l’homme? Bien sûr que c’est important! Et pourtant, chaque jour que vit ce monde est entaché d’entorses à ces droits élémentaires.

Il y a bien sûr les exemples de violence extrême comme en Syrie ou en Irak. Il y a aussi ces dictatures où informer devient un délit comme en Chine, en Arabie Saoudite ou en Somalie. Mais parfois, il ne faut pas aller aussi loin. Le recueil de bandes dessinées dont nous vous proposons un récit au centre de ce journal apporte ainsi des exemples où les droits de l’homme sont écornés en France à travers le sort réservé aux demandeurs d’asile, à travers les expulsions des Roms. Ces dossiers sont délicats et, curieusement, ne suscitent pas toujours l’indignation qu’ils devraient générer. Parce que notre confort est en jeu, parce qu’il y a cette méfiance vis-à-vis de l’autre, de la différence. Cette journée du 10 décembre est l’occasion, chaque année, de revenir sur le sujet, d’insister sur le fait que le respect des droits de l’homme doit aussi se vivre au quotidien. Ces droits doivent s’inscrire dans du concret, loin de toute théorisation qui désincarne et aseptise. Le témoignage de terrain, décliné en six pages dessinées dans L’Avenir de ce mercredi, en est le brillant témoignage.

Aujourd’hui, plus que jamais, il s’agit de défendre les facteurs favorables à l’épanouissement des droits de l’homme. À ce titre, il faut surveiller l’évolution économique et sociale. Au plus un pays favorise les injustices sociales et instaure des systèmes à deux vitesses (que ce soit en termes de justice ou de santé par exemple), au plus les droits de l’homme ont des soucis à se faire. 

Un pays qui s’accommode de la précarité, déforce la solidarité et érige la réussite personnelle en dogme absolu ne peut, au bout du compte, que favoriser un climat néfaste aux droits de l’homme. Les politiques d’austérité aveugles et faciles sont à ce titre un danger. Les droits de l’homme ne peuvent s’épanouir dans un contexte social et économique où les efforts ne sont pas bien répartis où les politiques ambitieuses se résument à des effets d’annonce sans lendemain. Les droits de l’homme, ce n’est pas un simple concept, c’est une réalité à défendre. En permanence et sans relâche. 

(Edito de Thierry Dupièreux, LAvenir - 10 12 2014) 

L’éducation aux droits de l’homme est bien plus qu’un sujet de leçon ou que le thème d’une journée: c’est un processus qui vise à ce que chacun soit équipé pour vivre sa vie dans la sécurité et la dignité. En cette Journée internationale des droits de l’homme, continuons ensemble à faire le nécessaire pour que les générations futures aient une culture des droits de l’homme, et à promouvoir la liberté, la sécurité et la paix dans tous les pays.

Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU

En 1950, l’Assemblée générale des nations unies a invité tous les états et toutes les organisations internationales concernées à célébrer le 10 décembre de chaque année la Journée des droits de l’homme [résolution 423 (V)]. Cette journée marque l’anniversaire de l’adoption en 1948, par l'Assemblée, de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Un site à visiter : www.ohchr.org