BREXIT : "We want our Europe back !" Un nouveau projet européen économique et social en rupture avec l'austérité s'impose ...


Il faut d’urgence choisir un nouveau projet économique et social en rupture avec l’austérité
Les résultats du Brexit étant ce qu’ils sont, notre responsabilité est maintenant de transformer la situation en une nouvelle opportunité pour l’Europe.
En premier lieu, les dirigeants européens doivent arrêter de s’engager dans toute initiative ou compromis qui affaiblirait encore le projet européen déjà miné par l’austérité et la dérégulation.
Les chefs d’Etat et de gouvernement doivent d’urgence choisir un nouveau projet économique et social en rupture avec l’austérité. La zone euro, qui partage la même monnaie, devrait être au cœur de ce renouveau.
Il est temps d’entendre les cris sourds des déçus de l’Europe. Il faut associer la société civile à cette démarche car il s’agit de son avenir.
Les Britanniques ont donc choisi leur destin (...)

(...) La construction européenne n’en sortira pas indemne.
Une longue période d’incertitude commence. Des négociations sur les modalités du désengagement britannique vont s’ouvrir.
Il est urgent de relancer le projet européen. Sinon, les Européens s’en détourneront définitivement. Ce serait tragique car une communauté sociale, culturelle, politique, économique est indispensable pour soutenir les Européens et protéger leur environnement dans un monde dérégulé. Mais on ne peut pas contraindre les Européens à embrasser un projet économique qui les étouffe.
Aujourd’hui, pour la grande majorité des dirigeants européens, le bilan est catastrophique. La gestion de la crise migratoire est un fiasco. Les valeurs fondamentales européennes sont bafouées dans plusieurs Etats membres. Le plan d’investissements est un trompe-l’œil. Les règles budgétaires, qui sont un non-sens économique, social et démocratique, ne sont toujours pas fondamentalement remises en question.
Ce 24 juin, lendemain du référendum britannique, c’est l’heure de vérité pour ceux qui voudraient faire la démonstration inverse de Cameron et montrer que l’on peut négocier le projet européen à la hausse. Mais attention, ce serait une erreur de faire mine de relancer le projet européen en le limitant à un grand marché dérégulé ou en renforçant encore l’austérité. On ne refondera pas l’Europe sur la base de ce qui la mène à sa perte.
On aimerait que celles et ceux qui ont été complaisants avec Cameron admettent leur échec. Qu’ils mettent sans attendre autant d’énergie pour taxer la spéculation, instaurer une gestion commune de la dette, stopper la compétition fiscale et sociale entre Etats, instaurer un socle commun ambitieux de droits sociaux, réguler le commerce international, mettre en place des mécanismes de solidarité, assurer le contrôle démocratique des institutions européennes.
L’expérience britannique montre qu’il est malheureusement peu probable qu’on parvienne à mobiliser les dirigeants des 27 Etats membres restants dans un tel nouveau projet, aussi nécessaire soit-il.
Au minimum, il faut coûte que coûte consolider la zone euro, avec une plus grande indépendance par rapport aux pays hors euro et la création d’un parlement de la zone euro au sein du Parlement européen.
Dans quelques jours, les membres du Conseil européen se réuniront et auront l’occasion de se montrer à la hauteur de l’événement historique qui vient de se produire. Chacun pourra juger de leur détermination.
Quoi qu’il en soit, on ne peut pas continuer à construire l’Europe sans les Européens. Les familles politiques pro-européennes ont une grande responsabilité. D’urgence, elles doivent déterminer ensemble si elles ont le courage de retirer l’austérité du projet européen pour envisager, cette fois, les moyens d’un mieux social pour l’ensemble des Européens.
La gauche européenne (...) va devoir démontrer sa capacité à influencer la mise en œuvre d’une véritable alternative, solidaire, juste et ambitieuse.
Auteur : le Président de Parti politique belge francophone.

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